Les ponts sont une métaphore de la communication par excellence, surtout lorsqu’ils unissent deux peuples. Il y a en France et en Russie deux ponts offrant une parfaite illustration des ententes et des espoirs qui se nouent entre les deux pays. Inaugurés à trois années d’intervalle il y a une siècle de cela, leur construction était destinée à symboliser l'amitié franco-russe, instaurée par la signature de l'alliance conclue en 1891 entre l’Empereur Alexandre III et le président de la République Sadi Carnot. Les premières pierres ont été posées conjointement par les chefs respectifs de deux puissances.
Le pont Alexandre III, le plus large de Paris avec ses quarante mètres, porte le nom de l’Empereur de Russie Alexandre III (1845-1894). C’est son fils le Tsar Nicolas II qui en posa la première pierre en compagnie de l’Impératrice et du Président Félix Faure le 7 octobre 1896. La construction de cet ouvrage d'art fut confiée aux ingénieurs Jean Résal et Amédée Alby, ainsi qu'aux architectes Cassien-Bernard et Gaston Cousin. Le pont a été inauguré en grande pompe en 1900 lors de l’Exposition universelle, en associant Paris et la capitale russe de façon emblématique.
Une année plus tard, en 1897, toujours dans le cadre de festivités marquant l'alliance franco-russe, c’est le tour du président français Félix Faure de se rendre en Russie pour mettre avec l’Empereur Nicolas II le 24 août 1897 deux roubles d’or dans les fondations d’un nouveau pont sur la Neva. Les travaux de construction du pont Le Pont de la Trinité (en russe: Troïtsky Most) ont été confiés à une entreprise française, la Société de Construction des Batignolles, dont l'ingénieur principal était Arthur Flachet, aidé de Vincent Chabrol et René Patouillard. Le pont fut inauguré en 1903, pour le bicentenaire de la capitale russe. Après la Révolution de 1917, il fut baptisé Pont de l'Egalité, et après 1934 Pont Kirov. Le pont a retrouvé son nom d'origine en 1991.